Baptiste et Timothée (11)
La belle époque, qui s’étire de 1870 à 1914, est une période de paix inédite (de par sa durée) en Europe.
Ces années sont marquées par une activité intense en matière sociale, scientifique et politique.
C’est le début des voyages rendus accessibles grâce au développement des chemins de fer. Les populations les plus riches commencent à partir en vacances pour profiter des bienfaits du climat de la mer ou de la montagne. On voit alors apparaître de nombreuses affiches placardées dans Paris, comme cette affiche montrant la ville de Nice et ses plages. Le développement du réseau ferré n’est pas la seule innovation technologique de l’époque : le téléphone et d’autres inventions comme la voiture voient le jour et permettent des progrès importants. L’exposition universelle de 1889 avec la construction de la Tour Eiffel (aujourd’hui symbole de la capitale française) symbolise l’enthousiasme de l’époque pour les projets d’ampleur matérialisant le développement industriel (exemple : métro parisien).
En matière scientifique, de nombreuses découvertes marquent l’époque, comme celles de Pierre et Marie Curie sur les radiations, puis le polonium et le radium.
Cette période de paix apporte une certaine légèreté, car comme on peut le voir, de nombreux bals ou fêtes sont organisés, souvent dans la haute bourgeoisie. La population se décrivait alors comme très heureuse et plus libre que jamais. La belle époque se manifeste par une joie de vivre et un sentiment de liberté inconnus jusqu’alors. La France se sent puissante et dominatrice, et le manifeste notamment par une colonisation massive en Afrique comme le montre l’affiche sur l’exposition coloniale de 1906.
Mais la société est également marquée par de nombreuses fractures, illustrées par l’affaire Dreyfus qui divise le pays et sera longuement sujet de débats et d’affrontements. De même, la défaite face à la Prusse en 1870 (entraînant la perte de l’Alsace-Lorraine) génère une amertume chez de nombreux français, et un ressentiment qui favorisera la montée des nationalismes (comme dans d’autres pays) qui conduira au premier conflit mondial.