Les origines de Noël et Noël au Moyen Age
En tant que fête chrétienne, Noël célèbre la naissance du Messie, Jésus christ de Nazareth. Mais la nuit du 24 au 25 décembre donnait déjà lieu à des célébrations avant la christianisation de l’empire romain.
En effet, étaient célébrées dans la nuit du 24 au 25 décembre ainsi que le 25 toute la journée les fêtes appelées Dies Natalis Solis Invicti qui correspondaient au jour de naissance de Sol Invictus, une divinité solaire qui reprenait certains des attributs d’Apollon et du culte de Methra.
La date du 25 décembre a été fixée comme grande fête du soleil invaincu (Sol Invictus) par l’empereur romain Aurélien (214-275) qui choisit ainsi comme date le lendemain de la fin des Saturnales, ces fêtes se déroulant une semaine avant le solstice d’hiver (du 15 décembre) et célébrant le dieu Saturne.
Mais ce jour correspond également au jour de naissance de la divinité solaire Mithra, divinité indo-iranienne qui connut un développement important dans l’empire à partir du IIème siècle.
Aurélien souhaite en effet unifier religieusement l’empire, en choisissant cette date il contente les adeptes de Sol Invictus et ceux du culte de Mithra tout en plaçant la fête dans la continuité des festivités traditionnelles romaines.
La célébration de Noël en tant que jour de naissance de Jésus a conduit à la christianisation progressive de ce « Noël païen ». La première mention d’une célébration chrétienne à la date du 25 décembre a lieu à Rome en 336. Le christianisme s’ajoute ainsi à la liste des religions rendant un culte à Noël.
À la suite de l’édit de Thessalonique interdisant les cultes païens, la fête de Noël (du latin Natalis) devient même exclusivement chrétienne et à l’époque médiévale elle va prendre une importance de plus en plus grande.
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Au Moyen-Âge, la célébration de Noël est prise très au sérieux, le calendrier liturgique est très important à cette époque et les célébrations peuvent durer plusieurs semaines !
Et c’est bien sur le cas de Noël qui ne se fête pas uniquement le 24 au soir et le 25 décembre, mais se prépare tout le mois de décembre alors appelé période de l’Avent.
Mais qu’est-ce donc … L’Avent ?
L’Avent est la période de préparation de Noël qui s’étale durant tout le mois de décembre. Les préparatifs sont nombreux : tuer les porcs qu’on mangera à Noël, préparer de nouveaux vêtements, récurer les cheminées, nettoyer les maisonnettes, les décorer avec du houx… Pour que tout soit parfait pour le 24 au soir.
Le réveillon
Extrait du livre Les Très Riches Heures du duc de Berry, XVe s., (Musée Condé à Chantilly).
Le 24 au soir a lieu la messe de minuit (il y en a trois au total… N’oublions pas que la société médiévale est profondément croyante) dans une église redécorée et remplie de cierges, il y a également de la paille au sol.
Au retour de la messe, le réveillon commence : nourriture et boissons coulent en l’honneur de la naissance de Jésus.
Au menu : beaucoup de charcuteries, de viandes comme le bœuf ou encore de l’oie engraissée; en dessert, on déguste des pâtisseries comme la brioche. Il faut bien se rendre compte que le repas de Noël est le plus important et le plus riche de l’année !
On s’amuse, on chante, on célèbre !
Et ensuite, les célébrations dérivent… Entre la mi-décembre et le début janvier (cela dépend des villes), se tient la fête des « Fous ». Cela ressemble un peu au carnaval aujourd’hui. Tout le monde se lâche : la femme devient le garçon, l’enfant l’évêque, l’élève le curé… On danse, on chante, on crie, on rit…Bref, toute la société est renversée et s’amuse pleinement.
Il y a la fête de l’âne qui amuse énormément les gens à cette époque. L’idée est de parodier la fuite en Egypte de Jésus et ses parents. Une fille tenant dans ses bras un nouveau né entre dans l’église à dos d’âne. Un cortège les suit et imite en hurlant le cri de l’âne.
Au XVIe siècle, l’Eglise finit par interdire ce genre de fêtes jugées indécentes par la société de l’époque.
Vient ensuite, le 1er janvier, depuis l’Antiquité, c’est le jour des étrennes, donc des cadeaux ! Les enfants réclament des cadeaux et parcourent les rues pour en trouver, quitte à dévaliser les bourgeois qui refusent.
Noël se finit le 6 janvier avec la fête des Rois puis fait place à un temps de repos bien mérité !
Et le sapin ?
Le sapin n’apparaît qu’au XVème siècle en Alsace. On ne sait pas trop si on le décorait ou pas…
La crèche (et ses santons) est quand à elle mise en place vers le XVème siècle en Italie et au siècle suivant en Alsace. Le reste de la France n’adopte la crèche que bien plus tard, au XIXe siècle.
Joyeux Noël à tous !!
Sources :
- Vissière, « Les festivités médiévales, » in Historia n°769, janvier 2011, p. 25-26.
- G. d’Haucourt, La vie au Moyen Age, coll. Que sais-je ?, n° 132, 1944, p. 55-57.